Cette installation représente une sélection de tirages argentiques issus de l'archive des maisons des esprits que j'ai photographiées lors de mes voyages en Thaïlande, Cambodge, Malaisie et Laos.

Certaines des photographies, non fixées, sont protégées de la lumière par une enveloppe faite de filtre de lumière de sécurité de chambre noire, de sorte que la lumière qui atteint l’image à travers celle-ci n'affecte pas sa nature instable.

Certaines sont suspendues, sans protection, à la merci de la lumière.

Une autre sélection repose en toute sécurité dans la salle de bains de la galerie, que j'ai protégée de la lumière pour l'exposition.

L'une des exigences de la galerie était d'inclure une œuvre interactive dans mon exposition solo et de faire en sorte que les visiteurs laissent une empreinte lors de leur passage. Avec cette œuvre, les visiteurs sont invités à interagir avec ce processus de chambre noire.

Je leur ai donné le choix de sortir les tirages de leur enveloppe de protection, de prendre les tirages de la sécurité de la salle de bains et de les exposer sur le mur, ou vice versa.

En permettant aux visiteurs de sélectionner des tirages en cours de développement et de les exposer à la lumière extérieure, en étant témoins de la transformation continue de ces images, je voulais leur faire prendre conscience de l’état de l’image tout en tentant de forger une sorte d’intimité avec elle.

L’interaction a suscité des conversations parmi certains visiteurs, que j’ai entendues discuter des choix des autres visiteurs, de quelle photographie « sauver » et pourquoi.